Pesticides ou biodiversité

Publié le 16 Mars 2013

Pesticides ou biodiversité

Du 20 au 30 mars se déroule la 8° édition de la semaine pour les alternatives aux pesticides.

L'occasion de prendre le temps de la réflexion et de se documenter pour apprendre à jardiner sans pesticides... car oui c'est possible !

Sans revenir sur les problèmes de santé humaine bien documentés, c'est au regard de la perte de biodiversité qu'il faut aussi s'interroger. Et d'abord se demander : pourquoi utilise-t-on des pesticides ? pour réduire une espèce ravageuse qui menace - ou le plus souvent menacerait - nos récoltes ? pour s'assurer d'une production optimum ?

Pesticides et écosystèmes : des dommages collatéraux

Si les dégâts causés par une espèce dite "nuisible" ou "indésirable" sont énormes dans votre jardin, il y a fort à parier qu'il y règne un déséquilibre. Pourtant maintenir un écosystème fonctionnel où la diversité des espèces vivantes s'exprime pleinement réduit fortement le problème des "nuisibles" car la régulation s'y opère naturellement par la présence de prédateurs. C'est le principe de base de la chaîne alimentaire : il y a toujours des prédateurs qui se chargent de réguler les populations.

Or les pesticides, n'étant pas sélectifs, réduisent l'espèce concernée à néant, mais éliminent également ses prédateurs ou parasites qui pourraient s'en charger par un contrôle naturel.

Gardons à l'esprit que les pesticides ont un impact bien au-delà de l'espèce visée et les dégâts "remontent" dans la chaîne alimentaire avec des dommages pour la vie microbienne du sol, les insectes, les oiseaux, les mammifères.

Et que dire des insecticides "bio" ?

Déjà étymologiquement, il y a un problème à mon sens : comment sérieusement peut-on se satisfaire de voir réunis ces 2 mots littéralement opposés : cide = mort / bio = vie ?

Les insecticides dits "bio", "naturels" ou utilisables en jardinage bio comme indiqué sur l'étiquette ne contiennent pas de produits chimiques dans leur composition. Ils sont donc certes moins toxiques pour l'environnement, mais tout aussi dangereux pour la biodiversité. Sachez que l'insecticide bio ou naturel ne fait pas plus la différence entre le puceron et la coccinelle que son homologue chimique.

Alors changeons de regard

Changeons de regard et faisons confiance aux processus naturels de régulation, sachons attendre et observer, car le plus souvent l'apparition de l'espèce gênante précède celle des prédateurs. Les pucerons s'installent sur votre rosier ou votre pommier ? n'ayez crainte, dans un environnement équilibré les coccinelles ne seront pas longues à venir s'en repaître.

Avant de traiter, demandez-vous si c'est vraiment nécessaire : Y a-t-il péril en la demeure si quelques insectes s'intéressent à vos légumes et y prélèvent leur part ? Est-ce la catastrophe si la récolte sera moins abondante que prévu ? N'oublions pas qu'en tant que jardiniers amateurs, nous n'avons pas les mêmes contraintes de rentabilité qu'un agriculteur !

En revanche, nous les jardiniers amateurs, qui représentons environ 17 millions de personnes et utilisons + 5 000 t de pesticides par an, oui nous avons tous un rôle à jouer : plutôt que de répandre la mort dans nos jardins, travaillons à favoriser la biodiversité la plus variée et laissons-la oeuvrer.

Un conseil : soyez patient, car un écosystème équilibré et fonctionnel se rétablit dans la durée. Si votre jardin a reçu régulièrement des pesticides, cela prendra du temps pour une régénération, alors ne soyez pas désemparé si les résultas ne sont pas immédiats, il faut laisser à la faune le temps de se reconstituer.

Rédigé par emmanuelle

Publié dans #les pieds sur terre, #biodiversité

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